Ce prototype n’en est pas vraiment un. Il n’est pas un modèle à reproduire en série industriellement, il ne sera pas répliqué tel quel, mais sera amené à être modifié, à évoluer. Il a d’ailleurs déjà été modifié plusieurs fois avant et pendant le chantier afin d’utiliser de nouvelles possibilités techniques mises à notre disposition ou bien de compenser les problèmes du moment. Ce n’est pas une forme figée, déjà morte, l’objet construit n’est pas l’aboutissement du projet, il compte finalement assez peu.
Ce n’est donc pas un proto-type, mais un concentré de potentiels techniques et de réflexions sur les espaces du quotidien. Ce qui compte le plus c’est ce qui a été transmis pendant le chantier école, la façon dont les étudiants se sont approprié l’expérience et la façon dont elle se diffusera.
La conception de cet équipement communautaire (salle communale + marché) n’a pas pour autant été négligée, bien au contraire, car en évacuant toute recherche par l'expérimentation, nous serions alors tombés dans un des principaux écueils des projets dits de “développement”.
Une attention particulière a été apportée à l’adaptation de la construction au contexte socio-économique, culturel et climatique local ainsi qu'aux contraintes parasismiques et anti-cycloniques requises dans la région.
L’ensemble de la mission a été piloté depuis Bali où s’est déroulée une partie de la recherche sur le potentiel constructif du bambou et où ont été réalisés, dans la région de Singaraja, des échantillons d'éléments d'enveloppe en fibres de bambou tressées.
Le bâtiment a été réalisé à 12 km du centre de Dili, capitale du Timor Oriental, à Tibar au sein du Centre National d’Emploi et de Formation Professionnelle (CNEFP), partenaire du projet. Le chantier école a permis de former de jeunes Timorais, déjà expérimentés (anciens élèves du CNEFP) ou sans formation.