Patchwork tire son scénario de la découverte de tôles rouillées abandonnées sur le site d’intervention, un morceau de garrigue (graminées, chênes kermès, yeuses et calcaire affleurant), souvenir d’une ancienne forêt perdue sur les hauteurs et qui surplombe la ville jusqu’à la mer. Bien que les modules de logement soient montés sur tiges afin de minimiser leur emprise au sol et renforcer leur vocation de belvédère, une partie d’entre eux sont accessibles aux fauteuils roulants par un réseau de rampes en pente douce qui les relient à l’école d’architecture. Même rendue accessible, l’architecture produite n’est pas pour autant assujettie aux normes et reste sensible au contexte. Pour des raisons pédagogiques et économiques, les logements pourront être auto construits par les étudiants lors d’un chantier empirique. Structure en tube d’acier de récupération (cinq quadripodes et résille tridimensionnelle), panneaux sandwich semi porteurs (double bac acier et mousse polyuréthane) bardés de tôle ondulée recyclée, bloc central maçonné supportant une poutre IP, toiture végétalisée. Les fluides et réseaux rassemblés dans le bloc porteur sont ramenés au sol dans les tubes de 12 cm de diamètre du quadripode central. Cette architecture de résidus, d’éléments épars mis bout à bout pour constituer une structure et une double peau a quelque chose du patchwork, cet art d’accommoder, raccommoder les restes de tissu, les ajustant les uns aux autres pour créer une nouvelle étoffe. La disparition annoncée des modules est assumée dès le processus de conception: les matériaux déjà altérés ne sont assemblés que pour un temps, celui nécessaire à leur totale désagrégation. |
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